Il est vrai que le sujet n’est pas simple. Pourtant, nous pouvons tous ressentir le besoin d’anticiper. Anticiper nos adieux. Ou les adieux d’un proche. C’est l’expression des dernières volontés. Mais face au tabou de la mort, que dire ? Comment ? Et à qui ?
Comprendre ce que sont les dernières volontés
L’expression des dernières volontés
C’est l’acte par lequel une personne donne, de son vivant, des consignes. Ainsi ce sont les instructions qui seront à réaliser après sa mort. Notamment pour l’organisation des obsèques.
Ce que dit la loi
La loi du 15 novembre 1887 encadre les dernières volontés en matière de funérailles. Un majeur (ou mineur émancipé) peut “régler les conditions de ses funérailles, notamment en ce qui concerne le caractère civil ou religieux à leur donner et le mode de sépulture”.
Quelle valeur ont ces volontés ?
Émises du vivant du défunt, elles sont à respecter dans le cadre de la loi en vigueur. Voici ce que dit le Code pénal, article 433-21-1 :
“Toute personne qui donne aux funérailles un caractère contraire à la volonté du défunt ou à une décision judiciaire, volonté ou décision dont elle a connaissance, sera punie de six mois d’emprisonnement et de 7500 € d’amende.”
Article 433-21-1 Code pénal
Dernières volontés et directives anticipées, deux notions différentes
Comprendre ce qui fait la différence
Pour commencer, les directives anticipées précisent les souhaits pour la fin de vie. Elles visent à aider les médecins lorsque l’on ne peut plus exprimer ses volontés. Quand, le moment venu, des décisions médicales sont à prendre. Cela peut concerner, par exemple, un traitement en cours : l’arrêter ou le poursuivre. Subir, ou non, une intervention chirurgicale. La réanimation ou encore l’assistance respiratoire…
Enfin, pour en savoir plus, vous pouvez en parler avec votre médecin, ou rédiger vous-même votre projet grâce au formulaire gratuit des directives anticipées. Le site du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie peut aussi vous aider à vous renseigner.
Les dernières volontés dans l’organisation des obsèques
Les obsèques, un contexte difficile pour faire des choix
Perdre un être cher est difficile. Mais, rapidement, nous sommes confrontés à des choix dans l’organisation des obsèques. Or, ces choix peuvent être compliqués si l’on ne connaît pas les volontés du défunt.
Donner des directives pour soi et ses proches
Exprimer ses dernières volontés, c’est se rassurer. Vous vous assurez ainsi de faire respecter vos souhaits. Mais c’est aussi soulager son entourage. Qui n’aura pas à prendre de décisions pénibles, ou susceptibles d’un désaccord.
Les volontés dîtes essentielles
Quelles sont les volontés essentielles ?
Les volontés essentielles sont les grandes directives. Sur le devenir du corps et les obsèques.
C’est décider d’une inhumation ou d’une crémation. On peut aussi préciser un don d’organes ou un don du corps (pour s’informer sur ce type de don, rendez-vous ici). On y indique le choix des funérailles. C’est à dire des funérailles religieuses ou civiles. Ainsi que la dernière demeure : choix du cimetière, volonté d’un monument funéraire… Ou la destination des cendres, qui peuvent être dispersées ou inhumées.
Comment rédiger et faire respecter ses volontés ?
La rédaction
Pour la rédaction, il n’y a pas de “modèle” imposé. En effet, ce sont vos souhaits. Pour honorer votre mémoire. Contrairement à ce qui demeure, comme le patrimoine, qui sera traité dans un testament par un notaire.
Ces volontés peuvent être rédigées sur papier libre. Des modèles sont disponibles sur internet. Vos proches peuvent vous accompagner pour l’écriture de vos dernières volontés. Ou encore un professionnel (un conseiller funéraire, un notaire…).
Où enregistrer ses dernières volontés ?
Il est possible d’enregistrer ses volontés auprès d’un notaire. Pour environ 70 €. Elles seront transmises au Fichier Central des Dispositions des Dernières Volontés (FCDDV). La consultation du FCDDV coûte 18 €.
Cependant, il existe des nouvelles solutions de conservation. Sécurisées, rapides et au coût intéressant. Comme la plateforme en ligne Mon Petit Testament ou Alanna.
L’idéal étant de prévenir une ou plusieurs personnes de confiance. Et de glisser un exemplaire de vos volontés dans votre livret de famille.
Se faire accompagner pour y voir plus clair
Agapè vous accompagne, au cours d’un entretien, dans cette démarche. En vous expliquant le droit funéraire. Ainsi vous pourrez faire des choix éclairés.
Pour commencer, découvrez L’esprit serein : un premier RDV pour comprendre et définir ses volontés essentielles. Ensuite, Tout se dire, pour aller plus loin, lors d’un second RDV.