L’aquamation, une alternative funéraire écologique

Lucie Trotignon
Lucie Trotignon

Funeral planner - Fondatrice d'Agapè

aquamation alternative funéraire

Aujourd’hui, il n’y a que deux pratiques funéraires possibles en France : l’inhumation ou la crémation. Cependant des solutions sont à trouver face aux enjeux environnementaux, à l’encombrement des cimetières, aux coûts de l’énergie… L’aquamation propose une alternative écologique aux pratiques actuelles.

Qu’est-ce que l’aquamation ?

Pour commencer, l’aquamation utilise l’eau comme un accélérateur du processus naturel de décomposition des tissus. Au moyen d’un procédé physico-chimique appelé hydrolyse alcaline.

On place la dépouille du défunt dans un cylindre métallique, auquel on ajoute une solution alcaline. C’est un mélange d’eau, de potassium et de sodium. Ce mélange est ensuite chauffé (autour de 150 °C) et mis sous pression. C’est ce processus qui permet une dissolution, en 4 à 10 heures, des tissus. Finalement, le résultat obtenu est le même que lors d’une décomposition naturelle. Qui prend en moyenne… 25 ans.

Enfin, une fois l’aquamation terminée, seuls les os restent. Ils reviennent à la famille sous forme d’une fine poussière blanche, placée dans une urne. Comme pour une crémation, une inhumation ou un dépôt de l’urne en columbarium sont possibles, mais aussi une dispersion de cette fine poussière.

aquamation, dispersion pleine nature

Une eau utilisable comme fertilisant naturel…

Le liquide produit en fin de procédé est sans danger pour l’environnement. En effet, ce bain d’aquamation est stérile. Et on y retrouve les mêmes composants que lors d’une décomposition naturelle. Ce qui le rend utilisable comme fertilisant des sols ! Mais cette eau peut aussi retourner à l’écosystème après un passage par le traitement des eaux classique. 

L’origine de l’aquamation

La technique de l’hydrolyse alcaline vient de l’anglais Amos Herbert Hobson, qui souhaitait trouver une solution pour transformer les carcasses d’animaux en fertilisant pour les sols agricoles. En 1888, sa solution chimique est brevetée aux États-Unis.

Rapidement, les milieux vétérinaires l’utilisent. Car, grâce à ses propriétés de neutralisation des virus et bactéries, elle permet d’éviter les épidémies ou encore la propagation de maladies infectieuses. Comme lors de l’épidémie de vache folle, durant laquelle l’Angleterre a eu recours à l’aquamation.

Une symbolique forte

L’aquamation a une portée symbolique forte. Tout d’abord, l’eau est perçue comme plus douce que les flammes de la crémation. Ensuite, c’est une façon de revenir à un élément naturel de la création de la vie. L’eau, comme source de vie. À l’image du liquide amniotique dans lequel le corps prend forme.

D’ailleurs, certains rites funéraires anciens utilisaient déjà l’eau dans leurs pratiques funéraires. Comme par exemple, les Vikings, qui inhumaient leurs défunts en mer. Aujourd’hui encore, dans le Pacifique sud, on inhume les défunts dans les rivières. Enfin, à une date importante, un temps du souvenir en rapport avec l’eau peut être imaginé.

aquamation

La crémation verte

Surnommée la crémation verte, l’aquamation a un impact écologique bien inférieur à celui de la crémation par le feu. En effet, elle émet trois fois moins de gaz à effet de serre. Et consomme dix fois moins d’énergie ! Sans compter qu’elle ne nécessite pas de cercueil. Enfin, elle offre une réponse au manque de place dans les cimetières.

L’aquamation dans le monde, et en France…

Aujourd’hui, l’Australie, le Canada, 15 États américains, l’Angleterre et les pays-Bas l’autorisent. Et depuis fin 2021, l’Afrique du Sud également. En effet, Desmond Tutu, prix Nobel de la paix de 1984, a choisi l’aquamation pour ses obsèques. Grâce à lui, c’est maintenant une pratique possible dans ce pays.

En France, le CNOF (Conseil National des Opérations Funéraires) a été interrogé en 2018 sur l’aquamation. Il s’est positionné positivement sur cette pratique tout récemment. À suivre, donc…

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