L’écologie funéraire : un nouvel enjeu

Lucie Trotignon
Lucie Trotignon

Funeral planner - Fondatrice d'Agapè

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L’écologie funéraire est un réel enjeu pour l’avenir. Car entre réchauffement climatique, saturation des cimetières ou encore casse-tête de l’énergie : des solutions sont à trouver. L’humusation, l’aquamation ou encore la promession sont des pistes pour un funéraire plus vert.

L’humusation, l’écologie funéraire avec un retour à la terre

Pour commencer, l’humusation repose sur le principe d’un retour du corps à la terre. Ce processus, écologique et régénératif, a comme modèle la forêt. En effet, dans une forêt tout se décompose naturellement. Participant ainsi au renouvellement de l’écosystème, et donc, de la vie.

Un concept 100% écologique

Comment se déroule l’humusation ? Le corps est enveloppé d’un linceul biodégradable, puis déposé en terre. Après quoi, il est recouvert d’un compost de broyats de bois d’élagage. Grâce à l’action des micro-organismes, en 12 mois, le corps se transforme en un humus sain et fertile.

Francis Busigny, ingénieur belge, a imaginé ce concept. Il est aussi le fondateur de l’association “Métamorphose pour mourir… puis donner la vie !” qui milite pour une légalisation de cette pratique en Belgique. 

L’humusation dans le monde et en France

Aux États-Unis, certains états pratiquent une forme différente d’humusation. Appelée Recompose, elle consiste à transformer le corps en engrais de manière artificielle. Autre variante avec les Pays-Bas où un cercueil en champignons est autorisé. Une fois enterré, il promet une décomposition rapide du corps. 

Aujourd’hui, la France n’autorise pas l’humusation. Il n’est effectivement pas possible d’inhumer un corps sans cercueil. Mais l’association Humo Sapiens, présidée par Pierre Berneur, travaille en faveur de l’humusation. Pour une mort… régénérative ! Un bel engagement qu’Agapè soutient.

Humusation procédé écologique enterrement

L’aquamation, ou la crémation verte

Parmi les alternatives en faveur de l’écologie funéraire, on trouve l’aquamation. Ici, c’est l’eau qui accélère le processus naturel de décomposition.

Placé dans un caisson métallique, le corps est immergé dans un bain composé d’eau et d’une solution alcaline. Puis, ce bain augmente en température, jusqu’à 150°C environ. En seulement 4 à 10 heures, les tissus sont dissous. Seuls les os demeurent. Après transformation, ils deviennent une fine poussière blanche remise à la famille dans une urne. 

Un impact environnemental positif

En effet, les émissions de gaz à effet de serre sont trois fois moins importantes avec l’aquamation qu’avec la crémation. De plus, cette méthode consomme dix fois moins d’énergie. Elle aussi permet l’économie financière et matérielle d’un achat de cercueil. Enfin, ce bain, sain et stérile, présente des propriétés fertilisantes pour les sols !

L’aquamation dans le monde et en France

Certains états américains autorisent déjà l’aquamation, ainsi que le Canada, l’Australie, et les Pays-Bas. En Afrique du Sud, un vide juridique permet l’aquamation depuis peu. La France ne permet pas, aujourd’hui, l’aquamation.

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La promession ou le froid comme alternative pour l’écologie funéraire

Enfin, la promession est une technique funéraire innovante et récente. C’est le Dr Susanne Wiigh-Mäsak qui l’a mise au point dans les années 1990. Appelée aussi lyophilisation, la promession utilise le froid pour transformer le corps d’un défunt en particules fines. 

Le principe de cette pratique est de refroidir puis de congeler au maximum le corps, avant de le placer sur une table vibrante, qui le transforme en poudre. Un puissant aimant en retire les résidus métalliques (qui peuvent provenir de broches chirurgicales, par exemple). Une fois cette opération réalisée, la famille récupère ces “cendres” dans une urne biodégradable.

L’écologie funéraire, un atout de la promession

Tout d’abord, la promession est moins consommatrice d’énergie que la crémation. Ensuite, le refroidissement du corps évite l’émission de gaz toxiques. Et comme il n’y a pas de soins de conservation, on évite l’utilisation de produits polluants. Autre avantage, comme l’humusation et l’aquamation, la promession ne nécessite pas de cercueil. 

Dans le monde et en France

L’entreprise Promesa Organics du Dr Wiigh-Mäsak pratique la promession en Suède depuis 2001. Elle est également possible en Angleterre, en Afrique du Sud et en Corée du Sud. D’autres pays comme le Canada ou les États-Unis s’y intéressent. Aujourd’hui, elle n’est pas possible en France. Mais face à l’enjeu de l’écologie funéraire et à la nécessité de trouver des solutions, elle pourrait, tout comme l’humusation et l’aquamation, devenir une possibilité.

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